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Le melhoun, un art s?©culaire ? valoriser |
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Du 11 au 13 novembre ? Errachidia, Rissani et Erfoud
S'il est vrai que l'art du melhoun nous offre un imposant corpus de po?¨mes et de chants conserv?©s et v?©hicul?©s par une double tradition orale et de manuscrits et nous livre, ? travers ses chantres, la plus ?©labor?©e des formes de versification en arabe dialectal marocain, sa valeur n'est pas ? rechercher dans la seule donne musicale mais plut?´t dans le riche r?©pertoire encore inexplor?©, expression d'une m?©moire collective, plusieurs fois s?©culaire, peaufin?©e en prouesses m?©triques et po?©tiques.
Le melhoun, qui sera c?©l?©br?© par le festival Sijilmassa du 11 au 13 novembre ? Errachidia, Rissani et Erfoud, est en soi une r?©f?©rence ? une culture populaire complexe o?¹ coexistent le religieux, le profane et le fantastique.
Ce tr?©sor, qui est certes un art du sens et du texte, ne peut se r?©sumer ? la seule po?©sie ou musique exprimant des sentiments, il est la m?©moire qui a construit l'histoire du Maroc, instruit ses enfants et qui a appel?© les Marocains ? s'attacher ? tout ce qui est beau et sublime.
Il est aussi la seule forme d'art qui a jou?© ? la perfection le r?´le de trait d'union entre le pass?© et le pr?©sent de notre peuple, que ce soit sur le plan de l'espace ou des diff?©rentes cultures.
Ce grand art d'une rare finesse reste apte ? construire le Maroc d'aujourd'hui, ? condition qu'il soit per?§u comme ?©tant l'expression de la m?©moire collective et non comme un art de spectacle et de chant.
Le riche r?©pertoire du melhoun encore inexplor?© constitue un tr?©sor inestimable et sa conservation ne doit pas consister ? le placer dans un mus?©e et ? l'exposer comme s'il repr?©sentait tout ce qui nous reste du pass?©. On peut se demander combien de po?¨mes de melhoun ont ?©t?© chant?©s jusqu'? pr?©sent et combien de A«qsidasA» ont ?©t?© seulement r?©cit?©es.
Cheikh Moulay Driss Alaoui, connu dans le Tafilalet comme ?©tant l'un des grands po?¨tes du melhoun qui compte ? son actif environ 200 qsidas, a r?©v?©l?© que d?©j? en 1970 on recensait grossi?¨rement quelque 5000 qsidas, ce qui veut dire que le r?©pertoire chant?© constitue une infime partie de ce riche tr?©sor et que s'il n'est pas revaloris?© pourrait ??tre menac?© de distinction.
A«L'art du melhoun a trait?© de tous les sujets qu'on peut imaginer, c'est toute une histoire sociale d'un peuple ?©pris de beaut?©, il est sa m?©moire, son miroir et son refletA», a-t-il soutenu.
A«La conservation du Melhoun est un devoir qui incombe ? tout un chacun ?©pris de cr?©ativit?©, de v?©rit?© et de beaut?©. Nous sommes tous concern?©sA», a-t-il insist?©. La tendance vers le spectacle ne peut cependant servir le melhoun car le passage au divertissement auquel sont condamn?©s les arts traditionnels ne peut ??tre rassurant.
L'organisation de festivals c?©l?©brant cet art, ? l'image de celui de Sijilmassa, est certes une initiative louable ? plus d'un titre mais la valorisation de ce tr?©sor ne peut ??tre r?©duite ? cette unique optique.
Des recherches approfondies et des ?©tudes soutenues sur le melhoun sont requises pour y trouver et y red?©couvrir une tradition nouvelle, dont la gen?¨se remonte loin dans le temps, confluence des nombreux ?©v?©nements qu'a v?©cu le Maroc, pays dont le peuple s'est abreuv?© ? la source de civilisations mill?©naires.
Le festival Sijilmassa du Melhoun, initi?© par le minist?¨re de la culture en partenariat avec la province d'Errachidia, est pr?©vu cette ann?©e du 11 au 13 novembre ? Errachidia, Erfoud et Rissani.
Le programme de cette ann?©e pr?©sentera au public une s?©lection des meilleures troupes de Mekn?¨s, Erfoud, F?¨s, Sal?©, Azemmour, Errachidia, Taroudant et Casablanca. Un hommage sera ?©galement rendu ? l'artiste Abderrahmane Selsouli.
Le programme pr?©voit aussi une conf?©rence sur le Melhoun et le th?©?¢tre, anim?©e par MM. Abdelmajid Fennich, Abderrahmane Kroumbi et Salem Abdessadeq.
Le centre premier du malhoun est, de l'avis des sp?©cialistes, la r?©gion du Tafilalet. De l? sont issus les t?©nors, les grands po?¨tes qui, en ?©migrant vers les grandes villes du Maroc, permirent au malhoun de rayonner et de se d?©velopper avec le soutien d'un corps d'artisans et de m?©tiers d'art mais aussi avec le contact des arts citadins.
La rencontre du malhoun avec le A«zajalA» andalou, le A«mouwashahA»et la po?©sie classique le fit progresser peu ? peu : il d?©veloppa de nouveaux th?¨mes, de nouveaux m?¨tres et rythmes et une versification savante et riche. La langue du malhoun investissait le champ de l'ornementation et du vocabulaire recherch?©.
Cette tendance fut accentu?©e par l'int?©r??t port?© au genre par des lettr?©s et des ?©rudits citadins.
Source : Abdelouahed Labrim | MAP |
06/11/2005 |
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