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Bibliothèque Abou Salem : Un trésor de manuscrits rares menacés de déperdition |
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Fondée en l'an 1055 de l'hégire à la zaouia de Sidi Hamza, la bibliothèque Abou Salem qui connut son apogée avec l'arrivée du savant théologien Abou Salem El Ayachi, est riche en manuscrits très rares, qui n'existent nulle part ailleurs, dans les différentes domaines de la culture, de la science, de la philosophie et de la théologie.
Ce trésor hors pair, hélas ignoré de l'histoire culturelle de la région d'Errachidia, mérite bien qu'on y jette un regard.
Dans une pièce obscure en contrebas d'un énième palier on trouve des vieilles armoires en bois massif et sans grâce particulière, mais dans lesquelles sont rangées pas moins de 1200 collections dont certaines sont composées de plusieurs volumes, tous manuscrits et calligraphiés dans le plus pur style "Maghribe".
En feuilletant avec grand soin quelques titres, les pages disent long sur la volupté avec laquelle elles ont été écrites. Les têtes de chapitres, de paragraphes, comme les mots clés, sont calligraphiés en lettres dorées, vertes, rouges ou violettes qui leur permettent de se détacher des textes écrits en "Smeq" noir ou bien marron. Cela donne à l'ensemble des textes une beauté singulière qui les rend attrayants pour l'esprit.
Les sujets traités sont très variés comme en témoignent les différents catalogues. Alors que l'on s'attend à ne trouver dans ces lieux beaux, certes, mais austères, qu'une littérature religieuse ou philosophique, un parcours de ces catalogues, eux-mêmes chefs-d'oeuvre, donne une idée de la palette étendue des sujets étudiés.
Ce lieu de méditation soufie, fut aussi, et comment pourrait-il en être autrement dès lors que l'on parle de soufisme, un lieu de savoir. on peut y trouver des essais sur les commentaires des hadith, des Taffassirs (commentaires du coran) mais aussi des livres d'histoire, de philosophie, d'astronomie, d'algèbre et de géométrie, ainsi que de médecine.
Et ceci sans compter une part importante des ouvrages et non des moindres qui ont été confiés à d'autres bibliothèques, ni de ceux qui, avant l'indépendance du pays, étaient allés enrichir le patrimoine des "puissants-particuliers".
Cette bibliothèque, unique en son genre, a été progressivement alimentée en manuscrits par les Aït Ayach, tels Abou Salem El Ayachi et son fils Hamza, qui procuraient ces documents aux cours de voyages effectués à la Mecque ou ailleurs.
Elle contient aujourd'hui des manuscrits très rares, comme c'est le cas par exemple du "Charh El Jazoulia" d'El Abidi, des écrits d'Ibn Abi Rabia'El Ichbili enterré à Sebta, des manuscrits d'Ibn Hariq' El Balensi, d'Ibn Melkoun ou de Faraj Ibn Loub, ainsi que d'autres documents rares auxquels s'ajoutent les écrits des érudits de la Zaouia El Ayachia eux-mêmes.
Ce trésor, qui présente un haut lieu culturel, de savoir et de science, est toutefois menacée de déperdition si des travaux de conservation ne sont pas menés par des spécialistes en la matière.
Source : MAP Errachidia |
05/03/2008 |
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