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Télécoms: La guerre des 3G est lancée au Maroc |
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Hasard de calendrier ou simple coïncidence de timing? Méditel et Maroc Telecom ont annoncé simultanément hier, mercredi 16 janvier, le lancement de la 3G+. Une offre révolutionnaire englobant la visiophonie (association de l’image et du son) et l’Internet mobile à haut débit.
L’offre est basée sur la même technologie HSDPA (Hight speed downlink packet access) dont le débit peut culminer à 3,6 Mbits/seconde. Mais l’enjeu est autrement plus commercial, et devrait se jouer sur le prépayé, qui constitue le gros du parc des utilisateurs. Près de 19 millions de détenteurs d’un téléphone mobile.
Le prépayé représente près de 95% du marché de la téléphonie mobile. A noter que Wana, filiale de l’ONA, est présent dans la 3G sur le marché de la data (donnée) avec des formules Entreprise. Il s’apprête à lancer Internet 3G grand public. Pour l’heure, le troisième opérateur joue les arbitres.
L’offre de service visio Méditel s’adresse au départ à des clients postpayés, c’est-à -dire les abonnés. «Ce qui représente entre 2 et 3%» des 6 millions de clients certifiés ANRT et annoncés à fin juillet 2007. Toutefois, Méditel revendique l’offre la plus complète du marché, donc plus de couverture avec le débit le plus important. Pour son patron, Inogo Serrano, «les terminaux 3G de Méditel permettent désormais de consulter les e-mails et d’accéder à toute l’information du Web en temps réel avec un prix défiant toute concurrence de 0,75 DH pour les 5 minutes de connexion, indépendamment du débit téléchargé», soit 9 DH/heure. Elle comporte les services Visio, ADSL Mobile, Internet Mobile et Contenu 3G, alimenté depuis le portail imédia de Méditel. Sa couverture s’étend sur Casablanca, Rabat, Meknès, Marrakech, Agadir, Tanger, Fès et sur les axes autoroutiers Casa-Rabat, Casa-Aéroport. Cerise sur le gâteau, «pour basculer à la 3G, l’ancien abonné Méditel ne paye aucun frais d’activation supplémentaire. Il n’a pas non plus besoin de changer de puce. Et, sur simple demande, accéder au service possible qu’à condition de disposer d’un terminal compatible». Ce qui, selon Serrano, est le fruit d’un «dispositif technique et technologique acquis à coup de gros investissements, ces deux dernières années». Méditel prévoit une enveloppe de 1,5 milliard de DH pour cette année dont une bonne partie devrait servir à parfaire sa plateforme 3G.
L’offre Maroc Telecom couvre toute sa clientèle, qui selon Faouzi Diouri, responsable de communication, «avoisine 13 millions d’abonnés dont moins de 5% seulement constituent le postpayé». Voilà qui préfigure un enjeu commercial orienté vers le segment prépayé.
L’argument commercial de Maroc Telecom tient du «succès technique et commercial de sa télévision sur ADSL». Son offre 3G+ couvre les principales villes du pays dont Rabat, Casablanca, Mohammédia, Agadir, Marrakech, Kénitra, Tétouan, Tanger, Essaouira, El Jadida, Nador, Oujda. Elle est composée de la visiophonie, l’accès à Mobile Zone et l’Internet haut débit. Comme son concurrent, Maroc Telecom a investi massivement dans la technologie 3G, immédiatement après avoir remporté la licence en mai 2006. Ce qui conforte Diouri pour qui, «en offrant des solutions avant-gardistes à sa clientèle, Maroc Telecom renforce une fois encore son avancée technologique et sa position de leader dans les technologies de l’information au Maroc». La singularité de sa nouvelle offre tient dans le service visiophonie. Pour son lancement, des offres de postes compatibles à des prix préférentiels aussi bien pour les anciens clients, à travers une promotion Fidelio, que pour les nouveaux avec des packs à tarifs exceptionnels. Et «que ce soit une carte prépayée ou postpayée, quel que soit le forfait, le client Maroc Telecom peut communiquer en mode visio», renchérit Diouri. Mais côté tarif, l’offre Maroc Telecom gagnerait à être simplifiée: «1 mn de visio égale 1 mn d’appel voix décomptée du forfait. Pour l’abonnement classique, 1 mn d’appel visio est équivalente au tarif de la voix également».
Ailleurs, la visiophonie a du mal à se développer pour des raisons de coût et de non-compatibilité des différents systèmes parfois. Faites vos jeux!
Parlez-vous 3G?
La troisième génération ou 3G désigne une norme de technologies de téléphonie mobile. Accessible au grand public dans certains pays d’Europe depuis 2002 (en Norvège, Autriche, Roumanie, puis en France et autres), elle s’appuie sur la norme Universal Mobile Telecommunications Systems (UMTS), permettant des débits bien plus rapides (2Mbps prévus à maturité du réseau) qu’avec la génération précédente, le GSM. Les premières applications grand public de la 3G sont la visiophonie et le visionnage de signal audiovisuel. Le premier est l’association de la téléphonie et de la télévision permettant aux usagers de se voir pendant leur conversation téléphonique. Le second n’est pas apparu avec l’avènement des téléphones mobiles 3G (UMTS). Contrairement à la tendance actuelle où les services vidéos sont délivrés en mode IP vers le téléphone mobile, souvent , à partir des portails des opérateurs, la visio fonctionne en mode circuit.
Source : Bachir Thiam | L'Economiste |
18/01/2008 |
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