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Graves accidents de circulation routière en 48 heures au village Ait Youssef, Province d’Errachidia |
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Le samedi 15 septembre 2007, les habitants du Village d’Ait Youssef relevant de la Commune Rurale Elkheng, Province d’Errachidia, ont été surpris par un bruit violent provoqué par un camion-remorque ayant percuté le mur de protection à gauche de la route, au niveau d’un virage en épingle à cheveux près de la localité dite Ihougga.
 Le camion travaillant pour le compte de la société CIGELEC avait quitté Errachidia où il avait déposé des marchandises après la rupture du jeun à destination de Casablanca. A 32 km de son point de départ, il a dérapé prés du village d’Ait Youssef au point kilométrique PK32 sur la route nationale n° 13. En défonçant le mur de protection, il s’est retrouvé près de la palmeraie après une chute d’ une falaise d’environ 20 mètres de dénivelé. Selon des témoins, le camion, lancé à toute vitesse n'a pas pu négocier le virage. Le chauffeur et son compagnon blessés ont été évacués à l’hôpital Moulay Ali Cherif d’Errachidia pour recevoir les soins nécessaires.
Le lendemain, dimanche 16 septembre 2007, un autre accident de circulation d'une extrême gravité s'est produit aux environs de 19h50mn GMT. L'accident s'est produit lorsqu'un autocar en provenance d'Errachidia et à destination de Marrakech (Nejma Sahara) a quitté la route au même virage pour se retrouver près du camion-remorque à proximité de la palmeraie d’Ihouga. Surpris par le bruit violent et les appels de détresse, Mohamed Amoula qui assurait le gardiennage dudit camion-remorque fut sur le point de s’évanouir. Il me signala que les passagers survivants, dont la majorité étaient de jeunes hommes, ne s’arrêtèrent pas de crier de douleur.
Hassan Haddaoui qui était également présent au moment de l’accident m’a raconté que l’autocar,, après avoir quitté violemment la chaussée, a atterri dans la piste allant vers le village, comme si il était tombé du ciel. Les passagers, ajouta-t-il, ont été projetés hors de l’Autocar pour se heurter aux cailloux de la falaise. N’ayant pas trouvé d’expression juste pour décrire le drame causé par cet accident, Hassan me précisa que 2 passagers ont été projetés sur des oliviers pour se retrouver allongés dans une parcelle de luzerne en bas de la piste. Une dizaine de passagers entassés les uns contre les autres ont été trouvés sous le camion-remorque tandis que d’autres ont rendu l’âme, écrasés par l’Autocar alors qu’une jeune femme et son petit enfant s’en est sortie saine et sauve. Les bagages de voyageurs étaient éparpillés au niveau de la falaise : cartons de dattes, bidon de miel, sacs de vêtements…etc.
Selon Hamid Azeroil habitant du Village Ait Youssef ayant assisté à cette malheureuse scène, les passants s’arrêtaient pour secourir les blessés. Certains tentèrent d’appeler les sapeurs-pompiers, d’autres, très touchés par ce désastre , avaient du mal à balbutier les numéros à appeler. Aussitôt avertis, des éléments de la protection civile se sont rendus sur les lieux de l'accident et furent appuyés par les éléments de la brigade de la Gendarmerie Royale et des Autorités locales et Provinciales . Les victimes avaient été évacuées vers les urgences de l'hôpital Moulay Ali Chérif d’Errachidia où ils devaient recevoir les soins nécessaires. Selon Hamid l'accident serait dû à l’excès de vitesse et à l’imprudence du Chauffeur.
Le Fquih du Village me confia que c'est un évènement tragique qui nous rappelle que la vie humaine est éphémère et qu'un rien peut la prendre. Il ajouta que le Dimanche soir en pleine prière de l’aîchaa, Mohamed Amoula, assurant le gardiennage du camion remorque, est venu interpellé les fidèles pour venir secourir les voyageurs en difficulté. L’information a tout de suite circulée et toute la population du village s’est rendue au lieu de l’accident pour venir en aide aux personnes en difficulté. Hommes, femmes, jeunes filles et garçons du village se précipitèrent vers le lieu de l’accident partager ce malheur avec les victimes. En un temps record, une bonne trentaine de personnes s’étaient regroupées autour des blessés selon le Fquih du village.
Aussitôt informé de l'accident, SM le Roi Mohammed VI a adressé aux familles des personnes décédées des messages de condoléances et aux blessés des messages de compassion. Le Souverain a aussi ordonné au wali de la région Meknès-Tafilalet de se rendre immédiatement sur les lieux de l'accident pour s'enquérir de la situation. C’est ainsi que Hassan Aourid , accompagné du gouverneur de la province d'Errachidia, Abdellah Amimi, et des représentants des autorités militaires et civiles, a rendu visite aux blessés traités à l'Hôpital Moulay Ali Cherif d'Errachidia, en majorité pour traumatismes. Plusieurs blessés ont été évacués par avion vers l'hôpital militaire Moulay Ismaïl de Meknès pour y reçevoir les soins correspondant à leur état de santé et être ainsi entourés de l'attention nécessaire, conformément aux Hautes instructions royales.
Selon Moha Ouaarib,70 ans, du village Ait Athmane, cet accident tragique lui rappela le drame de juillet 1953 quand un Autocar venant d’Errachidia à destination de Fez s’est renversé au même endroit, occasionnant de dizaines de décès et de blessés graves. Lors de cet accident, se rappela Moha, une bonne partie de la falaise fut arrosée de l’huile d’olive que les passagers transportaient dans des outres pour la vendre à Fès. (A l’époque L'huile d’olive est stockée dans une outre formée par une peau de vache entière. Les pattes constituent les poignées et le cou, le déversoir..). Pendant les années cinquante, il y avait seulement deux bus, selon Moha, faisant le départ d’Errachidia (Ksar Es Souk). Le premier se dirigeait vers Fez et l’autre vers Oujda où les Filalis faisaient le départ à la recherche du travail en Algérie.
Selon les habitants du village, cet accident ayant fait 15 Morts et 42 blessés est le plus meurtrier parmi environ quarante accidents survenus au niveau de ce virage depuis l’indépendance. L’évènement me rappela un accident mortel survenu au même virage au mois de juin1973. C’était la période des battages du blé. Tout jeune, j’avais accompagné mon père vers minuit au lieu de l’accident où il a fait sortir 2 cadavres sous une voiture Peugeot 403. Les personnes à bord de la voiture dont trois grièvement blessés et deux décédés sur le champ étaient originaires de Tinjdad et travaillaient en France.
Pour prévenir ses méfaits, il est urgent que les panneaux de signalisation soient renforcés au niveau du village d’Ait Youssef et le Mur de Protection doit être reconstruit en béton armé au niveau de ce maudit virage ayant causé la mort à plusieurs dizaines de personnes.
L’installation d’un panneau avec un triangle rouge contenant « Attention, nous arrivons au virage d’Ait Youssef, c'est un endroit dangereux!" est à étudier.
Par ailleurs, il est à rappeler que les routes marocaines figurent parmi les plus meurtrières dans le monde. Les chiffres sont éloquents : 10 personnes en moyenne meurent quotidiennement et 114 blessés par jour. L'excès de vitesse, l'état défectueux des véhicules et le non-respect du code de la route sont souvent cités comme principale cause des accidents.
Source : Hrou ABOUCHRIF
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| 19/09/2007 |
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