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La violence augmente d’un cran à l’université |
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La cité universitaire d’Errachidia a été samedi soir dernier le théâtre d’un sanglant accrochage entre activistes amazighs et ceux du parti «Annahj». Bilan : un mort et six blessés.
Tournant tragique dans la «guerre de leadership» que se livrent, à la Faculté des sciences et techniques d’Errachidia, les activistes du «Mouvement culturel amazigh» (MCA) et ceux du parti «Annahj» (Voie démocratique). Un accrochage meurtrier a opposé les deux «camps» samedi dernier au sein de la cité universitaire, faisant un mort et six blessés. Selon nos sources, le défunt, Abderrahmane El Hassnaoui, un étudiant en Géophysique, a succombé à ses blessures au moment de son évacuation vers l’hôpital Moulay Ali Chrif. Il s’agit d’un activiste du parti d’extrême gauche (Voie Démocratique), originaire de Guelmime où il est né en 1982. Le défunt aurait été atteint d’une barre de fer au niveau de sa tête, à la suite d’un accrochage avec un activiste amazigh. Ce qui semblait être au départ un simple «duel» a dégénéré plus tard en «guerre des clans», opposant plusieurs activistes amazighs et d’autres d’extrême gauche. L’accrochage, marqué par l’usage d’armes blanches et de barres de fer, a fait plusieurs blessés. Contactées par ALM , les autorités de la ville d’Errachidia ont fait état de six blessés : il s’agit de Rachid Kadiri, Idir Benameur, Brahim Tahiri, Mohamed Oulhaj, Rachid Hachimi et Abdelaziz Essaïdi. De sources hospitalières, Rachid Kadiri présentait un cas d’autant plus critique qu’il a nécessité son évacuation vers un hôpital de Meknès. Hier, et après avoir pris les soins élémentaires, la victime a pu se rendre à Errachidia. Pour le reste, nos sources se veulent rassurantes. «L’état de santé des cinq autres blessés n’inspirent aucune inquiétude», ont confirmé nos sources, même si les blessés sont toujours à l’hôpital Moualy Ali Chrif, placés sous la stricte surveillance des services de sécurité. Hier encore, la Faculté des sciences et techniques d’Errachidia était encerclée par les forces de l’ordre, l’objectif étant d’éviter un nouvel affrontement entre les activistes des deux clans. Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les circonstances de la mort d’Abderrahmane El Hassnaoui, ainsi que le mobile du déclenchement de l’accrochage qui lui a coûté la vie. En réaction à ce décès tragique, la section estudiantine du parti «Annahj» à Fès a publié hier, au nom de l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM), un communiqué où elle a exprimé sa solidarité avec la famille du défunt. «Cet incident tragique est la conséquence d’une longue bataille de leadership entre les deux clans», explique un universitaire. «Le différend tournait autour de la représentativité que chacun cherche à obtenir auprès de l’administration de la Faculté», a-t-il ajouté, précisant toutefois que ce conflit n’est sans doute pas pour servir les intérêts des étudiants, sachant bien que les activistes des deux clans sont «téléguidés» de l’extérieur. Un autre universitaire renvoie dos à dos ce qu’il a appelé «deux mouvements extrémistes», lesquels voudraient «instrumentaliser la question estudiantine à des fins purement et dangereusement politiciennes». «Nous ne sommes plus devant le schéma classique de l’affrontement entre progressistes et obscurantistes, mais face à une confrontation beaucoup plus complexe et dangereuse qu’elle se fait sur des considérations ethniques », met-il en garde, en appelant à «mettre la Faculté à l’abri de ce genre de dérive».
Source : M’Hamed Hamrouch | Aujourd'hui le maroc |
15/05/2007 |
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