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Lutte contre la polution : «Utiliser le vétiver, une technique simple» |
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Interview - Criss Juliard, spécialiste américain du système Vétiver au Maroc
Les rangées de haies du vétiver réduisent jusqu'à 90 % l'érosion des sols, améliorent la rétention hydrique et la qualité de l'eau. Cette plante est également utilisée dans l'artisanat, le secteur aromatique, médicinal et l'alimentation pour le bétail.
Le Matin : Selon vous, quelles sont les régions marocaines potentielles pouvant accueillir le vétiver ?
Criss Juliard : Le système Vétiver (SV) a des limites.
Si c'est pour une utilisation liée aux sols (agriculture, re-forestation, anti-érosion) et au traitement des déchets urbains, le SV a besoin d'un minimum pluviométrique de 300 à 350 mm/an.
Bien que cette plante supporte le froid jusqu'à - 5 °C, elle ne peut être introduite dans des terres qui gèlent.
Si c'est pour traiter les eaux usées dans les villages ou les villes, cela peut se faire dans pratiquement toutes les régions du Royaume.
Aujourd'hui, cette plante se trouve dans la région de Rabat, Casablanca, Oujda, Khouribga, Errachidia, dans le Gharb, etc.
Pouvez-vous nous citer les principaux bénéfices que le Maroc peut tirer par l'introduction du vétiver ?
Le SV peut être utilisé pour lutter contre la sécheresse, l'érosion, la pauvreté des terres agricoles, l'envasement des barrages, la pollution par des eaux usées ou décharges publiques, etc. La technologie est simple. Il s'agit de la planter en rangées de haies. Ces dernières réduisent jusqu'à 90 % l'érosion des sols, améliorent la rétention hydrique et la qualité de l'eau. Une fois plantée, le vétiver absorbe et bloque le déplacement des contaminants hors site (pesticides, nitrites et métaux lourds). Le SV s'applique aux bords des autoroutes, des canaux d'irrigation, des sites de construction, des zones polluées et il est utilisé aussi pour le traitement des sols contaminés qui sont près des mines. Cette plante est également utilisée dans l'artisanat, le secteur aromatique, médicinal et l'alimentation pour le bétail.
Quelles sont les précautions à prendre pour éviter une introduction anarchique de cette plante ?
La plante vétiver au Maroc (Vetiveria zizanioides) est une espèce stérile et non invasive. On ne la trouve que là où l'homme l'a plantée. Elle est unique et mythique. Elle compte parmi les plus anciennes plantes de la planète et qui s'est adaptée à des climats et conditions extrêmes. Toute l'information technique sur le SV et son application dans plus de 100 pays sont dans le domaine public : www.vetiver.org.
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Réchauffement climatique
La plantation du vétiver peut aider à réduire les emprunts de carbone et le réchauffement de la planète. D'après une recherche effectuée par le Centre international pour l'agriculture tropicale (CIAT) en Colombie, Noel Vietmeyer de l'Académie des Sciences aux Etats-Unis explique «que deux types de plantes (graminae) ont été examinés pour leur capacité à éliminer la dioxyde de carbone, responsable de l'effet de serre. Parmi elles, l'‘'Andropogon guyanus'', une plante sœur du vétiver». Toujours selon cet expert, « la plante emmagasine annuellement près de 53 tonnes de dioxyde de carbone par hectare.
Un métre carré de vétiver peut séquestrer au moins 5 kg de dioxyde de carbone.» Quant au niveau national, plusieurs actions ont été entreprises.
On peut citer le site de démonstration anti-érosion à Oued El Mellia dans la région de Settat et la plantation expérimentale du vétiver sur les berges du barrage en construction à Temasin près de la capitale, ainsi que le traitement des déchets urbains à Oujda.
Source : PROPOS RECCUEILLIS par rachid tarik | LE MATIN |
| 02/05/2007 |
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