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Marathon des sables : Joseph s'est offert à dix jours en plein désert |
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Quelle compétition sportive peut-on disputer à 75 ans? De mille réponses, il n' y aurait presque pas de chance de tomber sur un Marathon de dix jours en plein désert ! Joseph Le Louarn, doyen de la 22e édition du Marathon des sables, apporte lui la preuve tangible que la vieillesse, comme la jeunesse d'ailleurs, n'est qu'un simple état d'âme.
Originaire de Saint Maur dans la banlieue parisienne, cet ancien directeur régional des Douanes, qui aura pratiquement 75 ans vers fin mai de cette année, ne s'est pas empêché le plaisir d'être parmi les 700 athlètes qui ont franchi samedi à Merzouga, la ligne d'arrivée. En lui-même, l'exploit est incommensurable.
"Attention, au classement général, je suis le 503e, ce qui veut dire que j'ai surclassé plus de 200 gamins de moins de 70 ans, ce qui n'est pas du tout mal", fait-il remarquer sur un ton humoristique.
Et de poursuivre sans perdre son sourire et son sens de l'anecdote : "D'ailleurs, j'ai souvent côtoyé Lahcen et Mohamad Ahansal, mais seulement dans les séances d'échauffement, après, chacun prend son bonhomme de chemin".
Vêtu d'un tee-shirt blanc et d'un short bleu, Joseph qui était chaussé de sandales ouvertes pour laisser guérir les ampoules parsemées dans ses deux pieds, dommages collatéraux, dit-il, est resté relativement loin de la foule des autres athlètes qui attendaient le début de la cérémonie de remise des prix de cette 22è édition organisée ce samedi à Ouarzazate.
Avec son sac à dos noir et du haut de son 1,81 m, il semble prêt à soulever le défi de nouveau. "Pas question de courber l'échine. Même si on court ensemble, au désert chacun vit sa course solitaire et vit ses propres pensées et surmonte sa propre force mentale qui décide de tout", tient-il à préciser en guise d'explication des dures conditions dans lesquelles se déroule le Marathon des sables.
"Ce n'est point la course que je trouve le plus dur, plutôt de me soigner par terre, de dormir par terre, de manger par terre, d'écrire par terre et de se reposer par terre", abonde-t-il de manière anecdotique.
"Je supportais mes 85 kg, mon sac à dos de dix autres kg, le fait de grimper dunes et montagnes désertiques, parfois à quatre, de traverser des kilomètres de désert tout seul, mais jamais je n'ai pu supporter le fait de tout faire par terre", a-t-il renchéri.
Debout, comme si les dix jours de compétition dans le désert n'avaient eu aucun impact sur un physique dont les traits cachent mal l'usure du temps, il tenait une stature de champion. "Ce n'est pas pour rien qu'on continue à croire, dur comme fer, qu'on peut jouer plus d'un bon air sur un vieux violon.
C'est vrai personne ne voulait de mon autographe, mais tout le monde tenait à se prendre en photo à mes côtés, pendant les dix jours, je me suis vraiment senti une vedette du Marathon", ironise-t-il, ajoutant que "le plus grand cadeau de la course, je l'ai reçu de ma petite fille de 21 ans qui m'avait écrit : Bravo papi".
Elle pourrait participer l'année prochaine à la compétition, le plus jeune du Marathon cette année n'ayant lui que 20 ans. Mais, qu'est ce qu'un homme de cet âge veut-il démontrer par cette aventure? "Rien", répond-il sans trop réfléchir. "Mon seul objectif, dit-il, est de rester en bonne condition physique et intellectuelle et vivre avec des gens jeunes, vifs et sympathiques, d'ailleurs, je n'ai jamais déclaré que je veux gagner, mais j'ai juste insisté à franchir la ligne d'arrivée".
Sera-t-il présent à la 23e édition? Pour l'instant, rien n'est encore décidé, mais, dit-il, il y a un temps pour tout. De toute façon, à chaque édition son Joseph Le Louarn.
Source : MAP |
| 03/04/2007 |
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