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Des marbriers marocains participent au StoneTech



Une demi-douzaine de marbriers marocains participent au Salon international du marbre et granit ''Stonetech'' de Pékin, qui s'est ouvert dimanche dernier.


Les professionnels marocains de la belle roche nourrissent l'espoir de s'aménager un pied à terre dans le secteur en Chine et en Asie, même si une percée dans ce vaste marché s'avère difficile, d'abord en raison des fortes capacités compétitives dont disposent les concurrents étrangers et ensuite à cause de la faiblesse des structures du secteur au Maroc.

"StoneTech" réunit quelque 200 sociétés de 39 pays, dont l'Italie, l'Espagne, l'Iran, l'Inde, l'Egypte, le Brésil, la Turquie, la Norvège, la Grèce et le Portugal, qui constituent les plus grands exportateurs de ces roches vers la Chine.

Le stand marocain est supervisé par Rachid Belarbi, du Centre marocain de promotion des exportations (CMPE), qui a noté que le secteur du marbre au Maroc recèle d'importantes réserves encore sous-exploitées. La valeur de la production nationale de marbre en 2003 ne dépassait guère les 384 millions de DH, alors que 70% des besoins du marché intérieur était importé.

M. Belarbi a, cependant, fait part de son optimisme quant à l'avenir du secteur des exportations du marbre marocain qui ne cessent d'augmenter depuis 2000. En 2005, cette valeur a atteint 12,5 millions de dollars, contre 8,5 millions de dollars en 2004, soit une hausse annuelle de 47 %.

Les principaux clients du Maroc sont la Grèce (51%), l'Italie (36%), l'Espagne (23%), le Portugal (15%) et la France (8%).

M. Belarbi rappelle que les grandes réserves de marbres se situent dans les régions de Sefrou, Khénifra, Taroudant, Oued Zem, Tiflet, Benslimane, Erfoud et Tata. Le nombre de grandes carrières de marbres est passé de 10 en 1980 à 72 en 2003, puis à une centaine en 2005.

Il pense que le "StoneTech" offre aux Marocains l'occasion de prendre contact aussi bien avec les clients chinois qu'avec la clientèle potentielle dans d'autres marchés, notamment Hongkong, Singapour, l'Inde et l'Australie.

Les Marocains avaient commencé à s'intéresser au marché chinois en 2000, mais leurs ventes, de l'ordre de 1,8 million de DH en 2005, demeurent insignifiantes par rapport à celles d'autres pays, comme l'Egypte et l'Iran qui livrent respectivement pour 100 millions et 300 millions de dollars de marbres et pierres par an à la Chine.

De plus, la Chine, actuellement premier marché mondial en raison de l'intensité de l'activité dans le secteur du bâtiment, exporte vers le Maroc plus qu'il n'en importe en marbre.

Plusieurs responsables de stands ont été d'avis que ce secteur souffre de diverses faiblesses, notamment dans les méthodes d'exploitation, ainsi que de difficultés d'ordre réglementaire.

L'un d'eux, Omar Serhane, met la faiblesse des exportations marocaines au compte de problèmes structurels du secteur, notamment l'absence d'une stratégie d'exportation, les méthodes archaïques d'exploitation et certains problèmes d'ordre administratif : le permis d'exploitation de carrière de marbre est limité dans le temps et, à chaque renouvellement, le carriériste est appelé à s'adresser à plusieurs administrations (collectivités locales, eaux et forêts, équipement, agriculture et environnement), ce qui le décourage à faire preuve de cran dans l'investissement.

Jamal Bousmer, responsable de stand, note que le secteur du marbre au Maroc n'attire pas les grands investissements et les grands moyens du génie civil. Il attribue cet état de fait à diverses raisons, dont le fait que "les banques ne comprennent pas les spécificités du secteur et, en conséquence, s'abstiennent d'y investir".

Entre autres entraves à l'exportation, M. Bousmer relève les taxes douanières à la sortie. Ces dernières, une fois réglées, doublent le prix de base du produit et lui enlèvent sa compétitivité sur le marché.

M. Bousmer estime, lui aussi, que le professionnalisme et les procédés modernes d'exploitation font défaut au secteur alors que le Maroc dispose d'importantes réserves de toutes sortes de marbres, dont des genres purement marocains.

Mohamed Ardoud, craint que la fragilité du secteur n'amène les producteurs à se limiter à l'exportation du marbre en bloc.

Le développement du secteur requiert de grands investissements et l'instauration de nouvelles mesures d'incitation et d'attribution du permis d'exploitation, a-t-il estimé.

Source : MAP
10/03/2007

 

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