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''La dècharge platonicienne'', une pièce d'un monde à part et pourtant le notre |
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Alternant rêve et réalité, ambitions et frustrations, rires et indignations, "Al mazbala al fadila" (la décharge platonicienne), pièce théâtrale mise en scène par le jeune réalisateur Ahmed Khalfi, de l'Association Al-Amal du théâtre de Témara, brocarde l'homme, ironise son existence et le transpose dans un monde à part qui est pourtant le sien.
Présentée dans le cadre de la troisième édition du festival régional du Théâtre des jeunes, organisée du 28 au 31 janvier à Erfoud par l'Association Michâal du théâtre et du cinéma d'Erfoud, la représentation, une tragi-comédie reflétant le monde des fouilleurs de poubelles, est un tableau complet du choix à la fois "prémédité" et "étrange" de l'Homme à vivre en marge de la société.
C'est un "théâtre dans le théâtre" exprimant ce besoin d'aller sur scène et se mettre à raconter, à vivre des textes, des situations qui ne sont pas toujours les nôtres, mais qui nous touchent par leur beauté, leur profondeur et leur drôlerie.
Par un simple désir de parader, de faire un numéro sous les projecteurs, la troupe Al-Amal a su plonger le public dans un dédale de mots, un bouillonnement de questionnements et d'interrogations: "Sommes nous là par choix ou par accident ?" : "Quel est notre devenir ?", etc.
La pièce est une sorte de quête théâtralisée de cette curieuse manière de vivre, cette envie de prendre des risques, de se hasarder et de se perdre dans un ailleurs, pour mieux se retrouver, se découvrir, se rencontrer et rencontrer l'autre dans un monde beaucoup moins virtuel que l'on croit.
L'amour de vivre des folies de tous les temps, de jeter un autre regard sur le monde, de chercher une vérité furtive et pourtant réelle, de se révolter contre l'autre et contre soi, de douter de soi et de son entourage, d'affronter le spectre de la marginalisation et de le vivre en même temps, de vivre les utopies avec son humour et sa poésie, c'est dans ce dédale de situations-manifestations que cette pièce inscrit l'Homme.
Le but de cette oeuvre complète n'est pas de traduire dans un langage théâtral la souffrance des hommes vivant en marge de la société, mais de refléter les péripéties de son aventure ambiguë dans la vie, chercher son essence, exprimer son existence et s'imposer.
En fins artistes, les jeunes de l'Association Al-Amal du théâtre de Témara ont émerveillé le public par leurs jeux de scènes et leurs talents. "La décharge, c'est notre monde à nous, c'est notre chasse gardée. Elle nous permet de connaître les fins secrets du quartier", ironisent-ils.
Ecrite par le célèbre dramaturge saoudien Abbas Al Hamad Al Hayek, "La décharge platonicienne" est une oeuvre théâtrale complète. Les jeux de lumière, le décor, la scénographie et les accessoires sont brillamment orchestrés comme par des "grands".
Source : Labrim Abdelouahed |
| 04/02/2007 |
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