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Meknès/Moukawalati : Les cent premiers candidats font le diagnostic |
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· 156 dossiers de projets traités par la commission de sélection
· Les banques mobilisées pour la réussite du programme
Avant la fin de l’année, Ahmed Bagaj devrait monter son entreprise dans la région de Meknès. Comme 97 jeunes porteurs de projet, hommes et femmes, il a séduit la commission du programme Moukawalati qui a avalisé son dossier. «En huit semaines, nous avons traité 166 dossiers. Certes, il n’y a pas eu de projets novateurs. Mais, rassurez-vous, nous avons retenu les jeunes qui ont présenté le profil de bons managers qui défendent bien leurs idées». Les propos sont de Omar Barou, un entrepreneur privé, membre de la commission de sélection. C’était, jeudi dernier, lors d’une rencontre organisée par le Centre régional d’investissement (CRI-Meknès) pour évaluer les deux premières phases du programme Moukawalati, à savoir : la sélection des projets et la formation des futurs entrepreneurs. Barou voulait, en effet, réconforter les responsables de banques qui étaient aussi présents à cette rencontre. Pour lui, il serait important que des jeunes proposent des projets originaux tels l’élevage des grenouilles ou des escargots. Avec une production destinée à l’exportation, ces idées pourraient, selon Barou, rapporter un énorme succès. Toutefois, des jeunes comme Belfkih Abdelmouniim, Chahida Najia, Bouhamoucha Fatéma ou encore bien d’autres, ont préféré présenter des projets «simples pour qu’on ne leur refuse pas l’octroi du crédit au niveau des banques». A cet égard, Hassan Bahi, directeur du CRI, rappelle que Moukawalati est réalisé de concert avec plusieurs partenaires et principalement les banques. C’est un programme gouvernemental qui vise la création de 30.000 petites entreprises (montant d’investissement inférieur ou égal à 250.000 DH, deux personnes peuvent aussi s’associer pour porter le montant à 500.000 DH) à l’horizon 2008 dans toutes les régions et localités du pays. De fait, pour une meilleure couverture territoriale, plusieurs guichets Moukawalati sont opérationnels au niveau des Chambres de commerce, de l’industrie et des services (Meknès, Ifrane, El Hajeb, Khénifra et Errachidia), et de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (Meknès, Ifrane, El Hajeb). D’autres guichets seront ouverts incessamment, notamment au niveau de Midelt. L’objectif est de permettre aux diplômés de la formation professionnelle, des bacheliers et de l’enseignement supérieur, âgés de 20 à 45 ans, de bénéficier d’une offre intégrée. Surtout que l’Etat prend en charge les frais d’accompagnement à hauteur de 10.000 DH par projet et accorde une avance sous forme de prêt, non productif d’intérêt, à hauteur de 10% du coût du projet avec un plafond de 15.000 DH. «Ce montant est remboursable sur six ans avec un différé de trois ans. 85% du crédit bancaire sont aussi garantis par l’Etat», explique un banquier. Et d’ajouter que, contrairement au programme jeune promoteur «qui avait connu un échec éminent», l’opération Moukawalati est une réussite pour plusieurs raisons. D’abord, il y a l’implication effective du secteur bancaire qui contribue à l’analyse des dossiers de projet en amont, sur le plan risque crédit, notamment au démarrage de l’opération de sélection en vue de l’entourer de tous les éléments de succès. Le rôle des banques ne se limite pas à la mise, provisoirement, à disposition de la commission de sélection d’un expert du secteur bancaire pour l’évaluation de la composante risque/crédit. Elles promettent une procédure simple et rapide pour le traitement et l’analyse des dossiers de projets, dans un délai qui ne dépasse pas 21 jours. Et une fois les projets retenus, les établissements de crédits doivent étudier, dans la mesure du possible, les taux à accorder aux jeunes bénéficiaires du programme pour les encourager à se lancer dans l’initiative privée. «Le taux d’intérêt ne dépassera pas les 10%. Il varie selon la durée du recouvrement», explique un responsable de Attijjariwafabank. En tout cas, il semble que les jeunes porteurs de projets ont une meilleure chance à Meknès. Leur rencontre avec les banquiers était une occasion pour la présentation d’un descriptif du déroulement des opérations de sélection. Les jeunes sont rassurés que l’octroi des crédits se fera d’une manière transparente et réfléchie. Surtout que le responsable du CRI ainsi que les banquiers ont répondu à toutes leurs interrogations. Il y a eu également une sensibilisation à propos de la responsabilité qui incombe aux jeunes sélectionnés. Ce groupe devant constituer un modèle pour les porteurs de projets qui vont leur succéder. Dans ce sens, des rencontres de sensibilisation ont été organisées au profit des candidats retenus. Par ailleurs, après le lancement officiel de l’opération Moukawalati, la commission s’est réunie une quinzaine de fois. Ceci pour assurer le suivi des différents aspects dudit programme. Un comité régional Moukawalati a été institué pour promouvoir l’esprit entrepreneurial, décliner les objectifs nationaux à l’échelle régionale et veiller à la réussite dudit programme. «En chiffres, pour notre Meknès-Tafilalet, nous tablons sur la création de 114 petites entreprises d’ici fin décembre 2006», conclut Bahi.
Retour au pays
Installé depuis plusieurs années au Canada, Omar Barou a choisi sa ville natale, Midelt, pour monter une entreprise avicole. Une entreprise qu’il gère à partir de chez lui au Canada, grâce aux nouvelles technologies de l’information. Après son passage au CRI de Meknès, Barou est séduit par l’accueil et le service. Aujourd’hui, les responsables du CRI l’associent à leur campagne Moukawalati. Ce dernier est par ailleurs souvent consulté par les jeunes porteurs de projet.
Source : Youness SAAD ALAMI | L'economiste |
07/11/2006 |
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