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Optimiser l'utilisation des ressources en eau pour sauver les oasis |
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Les experts tirent la sonnette d'alarme à Errachidia
Des chercheurs et experts ont souligné, vendredi à Errachidia, l'urgence d'engager le processus de sauvegarde et de réhabilitation des oasis qui constituent une zone tampon planétaire d'intérêt international et l'un des rares espaces qui ont su développer un modèle traditionnel de ce qu'on appelle aujourd'hui "développement durable".
Pour eux, l'avenir des oasis est tributaire de l'optimisation de l'utilisation des ressources en eau.
Animant des conférences dans le cadre des 3es Journées nationales sur la biodiversité, organisées les 5 et 6 mai à l'initiative de la Faculté des sciences et techniques d'Errachidia (FST), l'Association marocaine de biodiversité et l'Institut scientifique de Rabat sous le thème "Biodiversité des oasis au Maroc : Quel développement pour un patrimoine naturel et culturel", les intervenants ont indiqué que le principal défi que le Maroc est appelé à relever en matière de réhabilitation des oasis consiste à entreprendre une action parallèle qui réconcilie le programme de sauvegarde et réhabilitation des milieux naturels et les besoins socio-économiques de la population oasienne.
Tout en supposant une action globale qui prenne de front l'ensemble des problèmes posés, la réhabilitation des oasis s'inscrit dans un écheveau d'interférences sectorielles, sociales et spatiales, a expliqué Erik Mahe du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) qui animait une conférence sur le thème : "Programme de lutte contre la désertification et lutte contre la pauvreté par la sauvegarde et la valorisation des oasis : présentation de la composante Tafilalet".
Il a expliqué, à ce propos, que la réussite de ce projet suppose en premier lieu la prise de mesures draconiennes pour stopper le processus de dégradation des espaces oasiens et l'engagement de l'Etat pour créer "un pays des oasis".
Le conférencier a ainsi préconisé la protection du système oasien, à travers l'économie de l'eau par tous les moyens, la restauration de la qualité des sols, la lutte contre l'ensablement, l'érosion et la pollution, et la promotion d'énergies alternatives.
Ce projet ambitieux et de longue haleine préconise aussi de valoriser les oasis en proposant un processus "pays", en engageant des démarches qualité, en sélectionnant les produits, en créant des filières labellisées et en développement des produits "terroir" ainsi que le tourisme oasien, a expliqué M. Mahe, ajoutant que ce projet ne peut prétendre réussir que le jour où des produits du "Pays des oasis du Tafilalet", qui auront bénéficié d'une labellisation de qualité, seraient vendus en Europe avec un taux de rentabilité maximale pour le producteur oasien, soit via le commerce équitable, soit via des filières spécialisées comme l'agrobiologie, a-t-il soutenu.
Intervenant sur le thème "Biodiversité et développement durable dans les oasis du Maroc", Abdelhamid Zaid, doyen de la FST d'Errachidia, a d'emblée souligné que la biodiversité se trouve au centre de la réflexion relative à la préservation des ressources naturelles et au développement durable, ajoutant que les facteurs qui militent en faveur d'un développement local et régional adéquat de ces espaces restent sans aucun doute la valorisation et la gestion rationnelle des ressources naturelles existantes, sachant qu'elles sont variées et revêtent un caractère patrimonial (endémisme, rareté...) Après avoir énuméré les risques et les dangers qui guettent l'équilibre de la biodiversité et qui menacent la vie des oasis, M. Zaid a souligné que tout projet de sauvegarde et de développement des oasis se doit d'être élaboré selon une approche concertée et participative, après un diagnostic de la situation qui permettrait de fournir une batterie d'indicateurs pour la mise en place de ces projets intégrés.
Les projets proposés pour la sauvegarde et le développement des espaces oasiens doivent constituer, de par leur approche, une action globale qui prenne de front l'ensemble des problèmes posés ainsi que les spécificités de la région cible, a-t-il préconisé.
Pour M. Zaid qui est aussi chercheur, la réussite des actions entreprises dans ce cadre reste tributaire d'une parfaite coordination entre l'ensemble des intervenants et acteurs, de l'implication de la population et des associations de développement local et de la proposition d'une alternative.
Initiées en collaboration avec la province d'Errachidia, la wilaya et le conseil régional de Meknès-Tafilalet et le Centre Tarik Ibn Zyad, les troisièmes journées nationales sur la biodiversité s'assignent pour objectifs majeurs, selon le comité d'organisation, de réunir et d'engager des chercheurs, développeurs, décideurs et autres acteurs autour de réflexions sur la stratégie à appliquer et les actions à entreprendre pour contribuer à la valorisation et la préservation des patrimoines naturel et culturel des oasis en vue d'un développement intégrée et durable.
Source : MAP | lematin.ma |
| 06/05/2006 |
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