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Les Forces Arm?©es Royales au chevet des malades d'Errachidia |
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Cinquantenaire des FAR
La campagne des prestations m?©dicales organis?©e dans le cadre de la c?©l?©bration du cinquantenaire de la cr?©ation des Forces Arm?©es Royales a fait sa deuxi?¨me escale ? Errachidia. Apr?¨s Ouarzazate du 7 au 10 f?©vrier dernier, c'est au tour de la r?©gion de Tafilalet de b?©n?©ficier des soins m?©dicaux dispens?©s par les militaires.
Les FAR au chevet des patients civils n?©cessiteux, voil? qui r?©sume on ne peut mieux l'esprit de cette deuxi?¨me campagne qui dure du 27 f?©vrier au 3 mars. Cette op?©ration prouve, si besoin est, que l'arm?©e marocaine qui veille depuis toujours sur l'int?©grit?© territoriale du Royaume, a aussi une mission humanitaire qu'elle remplit d'ailleurs de la belle mani?¨re qui soit.
C'est dans la cour du mess des officiers, ? quelques encablures de la caserne du 2e GEB (Groupe d'Escadrons Blind?©s) que les FAR ont choisi d'installer leur
A« h?´pital ambulantA». Une vingtaine de tentes ont ?©t?© dress?©es pour abriter les diff?©rentes sp?©cialit?©s m?©dicales et chirurgicales. Des pavillons de cardiologie, de dermatologie, de m?©decine dentaire, de gyn?©co-obst?©trique, d'ophtalmologie, de p?©diatrie, de radiologie…et m??me un laboratoire d'analyses et un bloc op?©ratoire ont ?©t?© mis en place. Vingt -cinq m?©decins et quelque 65 agents param?©dicaux ont ?©t?© mobilis?©s pour r?©ussir cette op?©ration humanitaire.
Equip?© de mat?©riels ? la pointe de la technologie et b?©n?©ficiant de tout le savoir faire du g?©nie militaire, l'h?´pital des FAR d'Errachidia tourne ? plein r?©gime et sans le moindre accroc. D?¨s les premi?¨res heures de la matin?©e de ce mercredi 1er mars, une foule compacte s'agglutine ? l'entr?©e du mess des officiers. Tout le monde veut b?©n?©ficier des soins m?©dicaux prodigu?©s par les FAR qui jouissent d'ailleurs d'une bonne image aupr?¨s de la population locale. " Pas moins de 2000 patients consultent quotidiennement.
La quasi-totalit?© des malades est trait?©e sur place. Mais parfois, nos m?©decins diagnostiquent certaines pathologies graves ou n?©cessitant une prise en charge sp?©ciale en milieu hospitalier. Dans ce cas, nous dirigeons les malades vers les services de sant?© publique comp?©tents et parfois nous les envoyons ? l'h?´pital militaire Mohammed V de Rabat. Dans tous les cas de figure, il y a un suivi syst?©matique de chaque malade. Je tiens ? souligner, par ailleurs, la pr?©sence parmi nous de m?©decins militaires saoudiens. Ils viennent nous aider ? accomplir cette noble mission " explique le m?©decin colonel major Bennaceur Azendour.
Il faut dire que l'appui des militaires saoudiens venus pr??ter main forte ? leurs homologues marocains n'a pas ?©t?© de trop.
Les dizaines de m?©decins saoudiens travaillent en parfaite synergie avec les ?©quipes marocaines. Le courant passe tr?¨s bien et le probl?¨me de la langue est loin d'??tre un obstacle entre eux. " Vous savez, les marocains ma?®trisent parfaitement presque toutes les dialectes des pays arabes. Donc, ?©videmment, il n'y a pas de probl?¨me ", commente un p?©diatre sur un ton plut?´t amus?©. Ici, peu importe la langue ou la couleur du moment, qu'on partage les m??mes objectifs et qu'on tend vers le m??me but. Le staff m?©dical se fait un devoir de soigner les patients dans les meilleures conditions et surtout de les ?©couter et de les comprendre.
Pas le moindre signe d'impatience ou d'agacement devant l'insistance des malades, pas le moindre rabrouement comme on en voit dans d'autres h?´pitaux. Dans cet h?´pital ambulant tout le monde est au service des malades, du caporal jusqu'au m?©decin le plus galonn?©. On pratique la m?©decine dans l'acception la plus noble du terme. Le respect de la dignit?© humaine passe avant tout. D'ailleurs, les patients semblent bien appr?©cier cela. " Je suis venu de la localit?© d'Amellago. C'est ? 100 Km d'ici. Je viens consulter pour un trachome. Les m?©decins nous re?§oivent ? bras ouverts. Ils sont m??me aux petits soins pour nous. C'est rare que les gens soient trait?©s avec autant d'?©gards dans un h?´pital ", raconte un sexag?©naire.
Ici ? Errachidia, les infrastructures sanitaires sont insuffisantes. Le seul h?´pital provincial "Moulay Ali Cherif" est sous-?©quip?©. Avec le peu de moyens mat?©riels et humains dont il dispose, il se voit souvent d?©bord?©. " La population d'Errachidia cro?®t vite, ses probl?¨mes de sant?© aussi. Et puis il faut savoir que, eu ?©gard ? l'immensit?© de la province, certains douars sont enclav?©s. Les habitants doivent parcourir parfois une distance de 200 Km voire plus pour arriver ? l'h?´pital.
Les conditions de vie sont difficiles. C'est dire ? quel point cette op?©ration vient ? point nomm?© ", confie Abdelwahed, un jeune de la r?©gion. Pour toutes ces raisons, la campagne de prestations m?©dicales des FAR est per?§ue comme une aubaine par la population locale. Et c'est d'autant plus vrai que les malades, souvent n?©cessiteux, rentrent chez eux avec des m?©dicaments offerts gratuitement. C'est ce qui explique les petites bousculades, de temps ? autre, au portillon de l'h?´pital.
Mais, force est de reconna?®tre toutefois que cette affluence massive a ?©t?© g?©r?©e au mieux par les FAR. Croire que ces derni?¨res ont ?©t?© prises de court par le nombre important des malades revient ? sous-estimer les capacit?©s pr?©visionnelles des FAR. En effet, tout a ?©t?© calcul?© au d?©tail pr?¨s. Rien n'a ?©t?© laiss?© au hasard. " C'est normal, il y va de l'image de toute une institution. La population a une opinion tr?¨s favorable de nos services. Il est hors de question que cette image soit brouill?©e par le moindre cafouillage ", commente un m?©decin, tout en vaquant ? son travail.
Bien avant l'implantation de cet h?´pital pluridisciplinaire, une ?©quipe de "reconnaissance" a ?©t?© envoy?©e ? Errachidia. Objectif de la mission, faire une ?©valuation de la situation sanitaire dans cette province, d?©terminer les besoins, les maladies fr?©quentes, le nombre ?©ventuellement des patients, bref faire une description pr?©cise de la situation pour ??tre en mesure de r?©pondre ? toutes les demandes dans les meilleures conditions. " Nous avons pr?©vu tous les sc?©narios possibles et imaginables pour parer ? toute ?©ventualit?©. Nous avons m??me pr?©vu le cas d'une forte demande, ce qui est apparemment le cas.
Mais nous sommes tranquilles, puisque tout va selon les plans que nous avons trac?©s ", pr?©cise le m?©decin colonel major Bennaceur Azendour. Pour des raisons d'organisation et pour ne pas perturber le travail du staff m?©dical, les malades acc?¨dent ? l'h?´pital par petits groupes. Une fois ? l'int?©rieur, les groupes sont pris en charge par des guides qui les orientent ? une tente qui fait office de salle d'attente. C'est ? ce niveau-l? que les patients sont tri?©s en fonction de leurs maladies avant d'??tre dirig?©s vers le service concern?©. Selon le m?©decin colonel major Bennaceur Azendour, les affections les plus fr?©quentes concernent l'ophtalmologie, la dermatologie et la m?©decine dentaire.
Cela s'explique par le fait que, dans cette r?©gion du Maroc, les trachomes et les cataractes sont des maladies courantes. Il en est de m??me pour les affections cutan?©es dues ? l'exposition au soleil br?»lant. " Les habitants de la r?©gion souffrent de m?©lanomes, c'est les grains de beaut?© qui ont d?©g?©n?©r?© en cancer de peau. Apr?¨s la consultation, les malades sont op?©r?©s sur place. C'est pour ?©viter que leur ?©tat ne s'aggrave davantage.
Journellement, nous consultons en moyenne 80 patients ", explique le m?©decin responsable du pavillon dermatologie. Presque le m??me nombre de malades consulte chaque jour au pavillon de cardiologie et au pavillon ORL (oto-rhino-laryngologie). Dans ce dernier, le m?©decin responsable, le lieutenant-colonel Abdelhamid Messary souligne que les patients auscult?©s souffrent le plus souvent d'infections et d'otites qui pourraient entra?®ner la surdi-mutit?© si elles n'?©taient pas trait?©es.
Et d'ajouter " qu'il y a un manque flagrant au niveau de l'hygi?¨ne scolaire et que des efforts plus soutenus au niveau de la sant?© scolaire pourraient ?©viter pas mal de probl?¨mes aux enfants". Pas loin de ce pavillon, se dresse la tente qui sert de pharmacie. Cette derni?¨re a ?©t?© dot?©e de pas moins de 20 tonnes de m?©dicaments.
L? aussi tout le monde est servi sans exception et sans la moindre anicroche. " Il y a parfois des patients qui viennent avec des ordonnances de m?©decins civils nous demander des m?©dicaments, nous refusons bien sur de les leur donner. Il faut que le patient soit consult?© ici pour savoir de quoi il souffre exactement. Nous ne pouvons nous permettre la moindre erreur qui pourrait co?»ter cher aux patients ", explique Mohamed Tazi Chibi pharmacien capitaine.
Apr?¨s Errachidia, les militaires partiront ? la rencontre des populations de Marrakech Al Haouz. Et l? -bas, ce sera le m??me combat, la m??me abn?©gation et le m??me engagement envers les plus d?©munis.
Source : Abdelwahed Rmiche | LE MATIN |
05/03/2006 |
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