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L'Altérité expliquée par l'universitaire Atman Bissani dans "De la Rencontre" |
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Le concept d'Altérité, en tant qu'ouverture inconditionnée et spontanée sur l'autre, est la thématique de base qu'explicite le chercheur universitaire Atman Bissani dans son essai publié récemment, en langue française, aux éditions d'Imagerie-Pub.
Intitulé "De la Rencontre, essai sur le possible", le livre décline sur une centaine de pages plusieurs notions liées à l'altérité telles dialogue, entretien, échange et acculturation, lesquelles notions engagent nécessairement une volonté de s'ouvrir sur l'Autre, "comme il est et non comme on souhaite le voir".
D'emblée, le livre se veut une contribution au dur labeur de déconstruction des stéréotypes et idées "rebâchées" sur les mythes d'une éventuelle suprématie d'une identité sur une autre. Pour ce, le lecteur fera au passage la rencontre de Deleuze, Derrida, Kundera, Khatibi, Levinas, Laroui et d'autres figures de la pensée humaine universelle.
La présence d'autant de penseurs et romanciers de renom ne vise pas uniquement à corroborer le leitmotiv de "Rencontre possible", mais à mettre en valeur une idée ancienne comme le temps : Rencontre. Et chacun, bien évidemment, attaque la question d'un champ d'étude particulier, d'où la richesse de cet essai.
"L'ambition de ce présent essai se veut fondamentalement la remise en question de ce vieux mythe de pureté raciale et identitaire à une identité vit et se doit de vivre dans l'action puisqu'elle n'est jamais faite", estime Bissani qui enseigne la littérature française à la faculté polydisciplinaire d'Errachidia.
Triomphant aux valeurs d'ouverture et de partage, cet essai dédié par son auteur à l'une des figures de proue de cette thèse d'altérité et de pluralité, en l'occurrence feu Abdelkebir Khattibi, s'introduit, non sans soucis d'ailleurs, sur les dédales d'une rencontre possible, laquelle pour se réaliser, devrait s'éloigner, autant que faire se peut, des approches comparatives. Atman Bissani qui n'hésite pas à se démarquer d'une telle piste, estime que "la comparaison est à l'origine de notre malheur aujourd'hui, car chacun cherche et s'acharne à faire valoir sa particularité en excluant celle de l'autre".
C'est parce qu'on est différent qu'on doit coexister et développer un sens de vivre ensemble. L'un des piliers de cette rencontre, de ce partage et de cette ouverture reste sans conteste la traduction en tant qu'outil de voyage dans les cultures, les civilisations, via ce labyrinthe linguistique souvent périlleux et trompeur.
En fait, il est presque impossible pour des centaines de millions de gens de par le monde de faire la rencontre de Socrate, Habermas, Borges, Heidegger, Nietzsche et d'autres, sinon à travers cette bénéfique présence de la traduction. Les détracteurs d'une telle possibilité ne désistent pas, cependant. Peut-on traduire ces émotions qui ont régi l'œuvre dans son essence? lancent-ils en guise d'attiser la polémique.
Pourtant la réalité quotidienne soutient Bissani dans des entretiens fictifs introduits pour enrichir le débat avec l'Autre, démontre que la Rencontre, parfois même implacable, reste incontournable et indispensable. Et sans le citer dans son essai, Bissani marchait sur le même sempiternel sentier d'ouverture emprunté par un Amin Maâlouf dans ses "Identités meurtrières".
L'écrivain libanais s'y présente comme étant le symbole même de cette Rencontre, qui doit déboucher nécessairement sur la coexistence. Un objectif à défendre.
Source : MAP Errachidia |
18/09/2009 |
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