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Débat ouvert autour des arts plastiques entre artistes et artisans |
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Les arts plastiques entre l'artisan professionnel et le statut privilégié d'artiste a été le thème majeur d'un débat organisé, samedi soir à Errachidia, en présence d'artistes plasticiens, poètes, écrivains et acteurs associatifs de tous bords.
Initiée dans le cadre des journées culturelles de la ville, cette rencontre a été l'occasion de s'arrêter sur les différences entre le peintre artisan qui tire profit de sa technicité et savoir-faire professionnels et l'artiste qui fait confiance à son imaginaire fertile et à son potentiel créatif.
Là où le premier ne produit que de simples toiles à sujets stéréotypées, dédiées à satisfaire le besoin d'un marché de souvenirs, le second donne naissance à des œuvres d'art originales, marquées par une singularité qui offre à l'artiste toute sa spécificité artistique profonde.
Evoquant la réalité des arts plastiques dans la région, plusieurs intervenants ont souligné la prévalence d'un même diagnostic ou presque (manque de moyens, manque d'intérêt, manque de manifestations), dans la mesure où ce domaine reste le parent pauvre de l'espace artistique marocain en général, mais aussi, à cause de l'absence d'une politique culturelle à même de l'intégrer dans les cursus scolaires dès les niveaux primaires.
Si la scène plasticienne au Maroc a pu, selon les participants, produire d'illustres noms en la matière, tels Ahmed Cherkaoui, Jilali Gharbaoui, Mohamed Kacimi, Fouad Bellamine et Mahi Benbine, il ne reste pas moins que l'accompagnement critique et l'instance de réception active font souvent défaut, ou du moins ne sont pas à la hauteur de ces sommités des arts plastiques au Maroc.
L'écrivain et universitaire Said Karimi, à quant à lui, expliqué cette situation par la dominance d'une mentalité de l'illicite, mais aussi par une certaine carence en matière de programmation culturelle dans notre espace public et plastique en particulier.
Présents lors de cette soirée modérée par l'écrivain d'expression française Moha Souag, les artistes plasticiens de la ville ont, tour à tour, présenté un succinct aperçu sur leur expérience avec la peinture, leurs tendances, préférences et aussi leurs aspirations, appelant tous les intellectuels de la ville à les accompagner, par une critique plastique constructive, afin de développer leur niveau professionnel.
Les artistes Rachid Adiddou, Lahcen Mahmoudi, Mohamed Sebti, Boujemâa Settih, Said Njima, Mohamed Outana, Hassan Laghrissi, Halmia Lbekri et Johana (artiste d'origine française basée dans la région) ont souligné la nécessité d'une ambiance culturelle globale à même de favoriser la création et provoquer les énergies innovantes.
Vers la fin de cette soirée, le délégué du ministère de la Culture M. Mbarek Aït El Caid a présenté le premier travail plasticien collectif réalisé par les plasticiens de la ville, à savoir une fresque où le paysage oasien naturel du Tafilalt, l'architecture des ksour de la région, ainsi que sa pluralité culturelle et ethnique se côtoient harmonieusement.
Ce n'est qu'un début, a dit le délégué en guise de commentaire, ces artistes peuvent produire d'autres travaux artistiques collectifs, en reposant chacun sur son style particulier et son potentiel individuel.
Source : MAP Errachidia |
13/09/2009 |
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