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Les "Gorges de Todgha", une magnificence face aux enjeux écologiques



Avec près de 2 000 visiteurs par jour en saison estivale, les gorges de Todgha restent la destination la plus prisée au sud-est marocain.


Grâce à ses atouts géographiques et naturels, la station assure paix et quiétude à ses hôtes. Hautes de près de 300 mètres, ces "gorges" attirent un important flux des habitants d'Ouarzazate et d'Errachidia, les deux plus proches provinces, où le mercure s'approche des 50 degrés Celsius.

Situées à 31 km de Tinghir entre le haut Atlas et Jbel Saghro, les gorges de Todgha sont devenues, au fil des saisons, un passage incontournable dans tous les circuits programmés par les professionnels du tourisme.

Amateurs comme professionnels d'alpinisme peuvent aussi s'en réjouir, en grimpant à l'assaut des hautes falaises. Son eau limpide et assez froide constitue aussi une source d'attraction pour d'autres. Et ce n'est pas tout, car la visite des "gorges" reste une opportunité pour apprécier un patrimoine architectural remarquable.

Cette zone oasienne compte, en effet, une quarantaine de Casbahs à proportions et volumes variables. La belle oasis leur présente un cadre de vie agréable.

Et enfin, l'histoire semble aussi renseigner sur une identité culturelle séculaire. Le visiteur, qui peut y accéder par un simple véhicule léger, se fera le plaisir d'accompagner, tout au long de son chemin sinueux, une eau limpide coulant depuis les cimes du Haut Atlas. Ici, cette richesse ne manque que rarement pendant toute l'année. La fonte des neiges rend assez fort le débit de l'Oued de Todgha pendant le printemps et le début d'été.

A la faveur d'une pluviométrie généreuse, l'année 2009 semble davantage rassurer les gens quant à l'abondance des ressources hydriques dans les cinq prochaines années. Une manière d'écarter momentanément les craintes d'un déficit hydrique. En attendant la construction d'un barrage collinaire de Todgha, les petits paysans des Aït Atta et d'Aït Hdiddou n'en sont que ravis. Ceci n'empêcha pas la société civile de hausser le ton de la sensibilisation sur les risques écologiques et architectural que court ce splendide site naturel.

Le béton gagne, en effet, de plus en plus de l'espace. Certes, les autorités compétentes en matière urbanistique ont interdit toute construction près du lit de l'Oued, mais, pour les acteurs civils, la construction devrait respecter la loi 10-95 sur l'eau.

Sur le plan écologique, les déchets rejetés par les fosses sceptiques d'une centaine d'unités touristiques (gîtes, hôtels, maisons d'hôte) continuent de submerger la rivière, en l'absence d'un véritable réseau d'assainissement.

Le développement démographique et urbain de la région pose également le problème avec acuité. La prolifération des valves dans la rivière, signe d'une pollution avancée, a poussé les associations à appeler à la mise en œuvre du principe pollueur/payeur, stipulé par la loi. L'avenir éco-touristique du site en dépend grandement.

Source : MAP
30/07/2009

 

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