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Environnement : Les trésors du tourisme vert |
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Aujourd'hui, l'écotourisme est reconnu comme vecteur essentiel du développement durable et l'ONU a même déclaré 2002 comme l'Année internationale de l'écotourisme.
Ce nouveau type de voyage, qui vise à faire profiter les populations locales, dans le cadre d'une solidarité internationale, veut maîtriser l'impact du tourisme sur l'environnement. C'est donc une sorte de voyage qui conjugue tourisme durable, orienté vers l'environnement, avec le tourisme solidaire qui, lui, s'intéresse à l'homme. Selon l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), environ 1,7 milliard de touristes franchiront les frontières à l'horizon 2020. Ces nouvelles perspectives devraient être accompagnées par la croissance des visiteurs en quête d'authenticité. «En Europe, on ne cherche plus à proposer des hôtels aux touristes, mais des paysages. Et ce n'est pas les sites naturels qui manquent au Maroc. Le produit touristique d'Errachidia est unique dans le monde et les visiteurs étrangers sont prêts pour venir le voir. Toutefois, il faut bien veiller pour que les bénéfices vont directement aux villageois», a indiqué Juan Miguel Moreno, enseignant à l'université d'Almeria, lors du colloque national sur le thème: «Création des entreprises dans l'écotourisme, un outil de développement durable pour les régions du Maroc».
Une rencontre organisée par la Faculté des sciences et techniques (FEST) d'Errachidia, avec le concours du Centre national pour la recherche scientifique et technique et le Réseau Maroc incubation et essaimage (RMIE) et pendant laquelle l'expert espagnol en tourisme intérieur est venu présenter son projet d'écotourisme chez les jeunes à Nador dans le cadre d'un programme de lutte contre l'immigration clandestine, en collaboration avec l'Association Moubadara,
Pour ce qui est du Sud, dont les populations vivaient dans le passé grâce au commerce caravanier, cette région doit se résoudre à se projeter dans la mondialisation. Mais elle ne peut le faire que grâce notamment à l'écotourisme. Dans ce sens, le Programme des nations unies pour le développement (PNUD) initie un projet de sauvegarde des oasis dans la région d'Errachidia. «Nous avons réalisé un diagnostic participatif et un plan d'action avec identification de porteurs de projets.
Par ailleurs, notre projet a créé des produits thématiques à forte valeur ajoutée comme le circuit touristique la Route Mejhoul avec mise à niveau des hébergements situés sur ce trajet. La prochaine étape consistera à la création d'un éductor spécialisé oasis pour ouvrir cette région sur le monde», souligne Moha Haddouche, chef du projet PNUD. Mais attention, cette ouverture vers le marché étranger ne peut se faire sans précautions. «Le Maroc possède un patrimoine culturel inestimable et il ne faut surtout pas qu'il soit atteint par un tourisme de masse comme ce qui se passe au Toubkal. Pour éviter cela, vous devez vous inspirer de l'expérience de l'association La Grande traversée des Alpes ou celles des Autrichiens et des Suisses qui sont devenus maîtres dans le tourisme naturel», souligne Michael Peyron, spécialiste de la poésie amazighe du Moyen-Atlas. Mais avant de procéder à quoi que ce soit, les pouvoirs publics doivent se fixer une vision nationale du secteur.
«A présent, nous devons réaliser une étude prospective sur le tourisme vert et essayer d'attirer des touristes appartenant aux nouveaux pays émergents (Inde, Chine), au lieu de continuer à miser sur notre seul marché traditionnel qui est l'Europe. Aussi, il faut renforcer la gouvernance en matière de tourisme durable», a expliqué Rachid Boutti, directeur du master métier de conseil et encadrement supérieur à l'université Ibn Zohr à Agadir. Pour l'instant, une anarchie caractérise le secteur avec implantation désordonnée de gîtes et d'auberges. «Des agences installent des bivouacs pour 1.000 à 1.500 personnes en totale violation des règlements de la profession. Pour ce qui est du site de Merzouga, il est en danger en raison de la pratique des sports mécaniques», a souligné Majid Laabab, délégué provincial du tourisme à Errachidia. De son côté, Ahmed Ait Hou, professeur de chimie à la FST d'Errachidia et coordonnateur de ce colloque et dont le souci est de concrétiser les projets de jeunes étudiants, s'est demandé quels sont les moyens pour pérenniser les résultats de cette réunion? «Il suffit de créer un incubateur régional et une banque de projets pour accompagner les jeunes qui veulent se lancer dans ce domaine», lui a répondu un expert.
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Recommandations
Le colloque national sur la création d'entreprise dans l'écotourisme a formulé plusieurs recommandations telles que l'appel aux professionnels du tourisme en général et de l'écotourisme en particulier ainsi que les universitaires à travailler en synergie. Il est aussi recommandé d'harmoniser les approches pédagogiques en matière de formation en écotourisme dans un souci d'adaptation (emploi-formation), mais aussi liant aménagement du territoire, gestion environnementale et valorisation du patrimoine. Dans ce sens, il est souhaitable d'échanger les expériences entre les universités marocaines dans le domaine de la formation écotouristique. Autres recommandations : encourager la recherche scientifique dans le domaine des études d'impact des activités touristiques sur l'environnement et la valorisation des produits locaux (plantes aromatiques et médicinales, matériaux locaux de construction, produits du terroir, etc). De même, université et Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) sont appelés à travailler ensemble pour soutenir les jeunes porteurs de projets notamment dans le domaine de l'écotourisme.
Il faut encourager la valorisation du savoir-faire local des populations rurales comme la cosmétologie, la construction et la gestion de l'eau.
Source : Rachid Tarik | lematin.ma |
30/03/2009 |
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