|
|
 |
|
A bon port, nouveau roman de Hassan Lechheb, l'autre vision du silence, du vide, de l'amour et de la vie |
|
Le silence et sa grande valeur communicative, le vide et sa capacité à communiquer, l'amour noble en tant que voie de salut, les chocs, souffrances et péripéties de la vie tels que nous les concevons et assumons, sont autant de problématiques que tente de rapprocher, avec le regard scrutateur du philosophe, Hassan Lechheb dans son dernier roman "Al Marfae Al Akhar" (A bon port), publié aux éditions Tafilalet.
Les évènements de ce roman à la fois "silencieux et criard" se déroulent entre Paris et Errachidia, au sud-est du Maroc.
Avec comme toile de fond l'humble et/ou triste histoire d'amour d'Hélène, cette "belle française aux multiples charmes" qui a vu ses rêves bafoués et sa personnalité piétinée par celui à qui elle a tout donné, Jean Pierre, homme symbole de virilité qui est prêt à tout faire et à ne rien faire.
La trame du roman est construite sur le principe de dualité parfois prononcée et parfois tacite entre notamment Paris qui témoignera à la fois des moments d'amour passionnel de Hélène ainsi que de son choc émotionnel, et Errachidia qui symbolisera le salut, grâce à une rencontre avec Omar, ce modeste fonctionnaire dans un hô tel de la ville mais qui va démontrer, au cours des évènements, qu'il incarne "la sagesse" elle-même.
Sans lyrisme ni pathos, Hassan Lechheb nous embarque lentement mais sûrement dans un dédale de questionnements et problématiques philosophiques à propos du silence, du corps, de la femme, de la sagesse, du Salut....
Le poétique, l'imaginaire et la pensée se rejoignent harmonieusement pour nous offrir un roman provocateur qui incite à réfléchir, à observer des arrêts, à méditer et à se poser moult questions : "A sa manière, le silence ne signifie-t-il pas autant que les mots peuvent signifier ?", "le corps de la femme est-il une bénédiction ou malédiction ?", " l'amour peut-il être la clé et la voie du Salut ?", "cette humble vérité est-elle à notre portée ? ".
A travers une histoire stimulante meublée de poésies mais aussi de méditations profondes, Lechheb a réussi à démontrer avec brio que la loi de l'amour et de la raison se montre plus efficace que ne l'a jamais été la loi de la destruction.
Professeur de philosophie au lycée technique d'Errachidia, Hassan Lechheb avait déjà publié en 2005 un roman sous le titre "Sakhab Al Ayyam".
Par Abdelouahed Labrim | MAP Errachidia |
| 30/03/2009 |
|
|
|
|
 |
|
||| Envoyer cet article à un ami
||| Version imprimable
||| Retour à l'actualité
|
