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Viva El Real ! |
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Par les temps qui courent, vaut mieux être supporter du Real (le Royal) que du Barça. C’était vrai en Espagne du temps de Franco, allergique au catalanisme qui préservait, à l’aune de sa bénédiction, la suprématie du Real pour bien «fermer leurs gueules» aux supporters du Barça qu’il tenait en grande suspicion de séparatisme.
Au demeurant, le Foot et les Corridas étaient les deux grandes mamelles de la politique de communication de la dictature. Vis-à -vis des peuples d’Espagne, à qui il offrait ainsi des exutoires pour assouvir leurs frustrations démocratiques, mais aussi en direction de l’Europe qui le snobait et à qui il pouvait tendre un bras d’honneur en se servant de la maestria footballistique des Madrilènes pour rafler les trophées du continent.
Ainsi, de l’Argentine à l’Europe Centrale, tous les génies du foot seront convoités pour évoluer au Santiago Bernabeu. Et avec quelle réussite puisque le Real de notre tendre enfance, qui alignait la «dream team» de tous les temps, celle d’Amancio, Del Sol, Di Stefano, Puskas et Gento, servie à l’arrière par l’infranchissable Santa Maria, continue de faire rêver encore plus de monde aujourd’hui, même si le Barça et quelques autres lui font parfois mordre la poussière !
De nos jours, les supporters du Real se recrutent, grosso modo, parmi les quinquas et au-delà , tandis que les plus jeunes se réclament du Barça. Question de générations ! A tel point que les derbies Real-Barça suscitent parfois des empoignades au sein même des foyers. Au Real l’étiquette «aristocrate» lui colle toujours à la peau tandis que le Barça passe pour le roturier du foot.
Au Maroc, il n’est pas rare d’apercevoir sur le toit des bidonvilles des paraboles peintes aux couleurs du Barça. Car, aujourd’hui, grâce à la télévision, l’audience du championnat espagnol ne s’arrête plus à Arbaoua comme jadis.
A l’époque, collés à leurs transistors, de part et d’autre des gradins du Marshan ou de Saniat Rmel, les aficionados, toujours divisés en deux camps, les pro Real et les pro Barça, s’exclamaient en vivats à la gloire de l’un ou l’autre de ces deux clubs au moindre but marqué de l’autre côté du détroit. Avec une attention distraite pour le match se déroulant sous leurs yeux. Un véritable outrage à la FRMF.
Pour les ados, cette passion démesurée pour des clubs, certes prestigieux mais tellement hors de portée, prenait parfois l’allure d’un «Hrigue virtuel», une fuite en avant vers la planète foot. Avec souvent la complicité des parents, ravis de les soustraire aux tentations du H ou, malheureusement durant les années de plomb, à l’activisme militant réprimé avec la dureté que l’on sait !
Aujourd’hui, à ces tentations, il faudrait ajouter celle de l’intégrisme, car même si Barça et Ben Laden commencent par la même lettre, le premier ne peut être que l’antidote du second.
Le décor ainsi planté, on comprend mal comment un graffiti sur le tableau d’une salle de classe peut conduire au tribunal puis à la prison, alors qu’au pire une sanction disciplinaire, prise dans le cadre pédagogique adéquat, aurait suffi. Le plus triste dans cette affaire c’est d’imaginer un seul instant que l’équipe pédagogique en charge de l’établissement ait pu être à l’initiative des poursuites engagées. Ce serait là un véritable outrage à leur mission ! Faut-il en pleurer, faut-il en rire ou peut-être les deux à la fois ?
Curieusement, l’actualité nous apprend qu’une caravane médicale bucco-dentaire espagnole se rendra au Maroc du 27 novembre au 7 décembre prochain à l’initiative notamment du Real Madrid, encore lui, dans le cadre de la «Route du Sourire» qui parcourra les régions d’Imilchil et du Tafilalet. Pour le fun, parions que le Barça financera à son tour une opération de la «Route du Rire» histoire de passer cette fois par Aït Ourir.
Source : Mourad Akalay | Albayane |
| 13/11/2008 |
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