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Tourisme oasien : Un plan de développement en perspective



Le colloque international sur le tourisme oasien, qui s’est tenu dernièrement à Ouarzazate, est venu à point nommé. Les professionnels trouvent qu’il s’agit d’une occasion propice pour appeler de tous leurs vœux à une accélération du programme «Désert & Oasis» initié par le département du Tourisme.


Le tourisme oasien devrait normalement attirer plus d’un million de touristes d’ici 2010. C’est, en tout cas, l’objectif tracé par le ministère du Tourisme. La démarche à suivre consiste en des plans d’action mis en œuvre dans le cadre du programme du Pays d’accueil touristique «Désert & Oasis» (PATDO). Trois conventions ont été signées à cet effet, en avril dernier, entre le ministère, d’une part, et les trois provinces concernées: Zagora, Errachidia et Ouarzazate, d’autre part. Cependant, sur le terrain, les professionnels du tourisme des zones oasiennes remarquent certaines tergiversations quant à la mise en exécution des clauses de ces conventions. La démarche antérieure faisant que chaque acteur agit unilatéralement reste toujours de mise. L’approche d’actions intégrées n’est apparemment pas pour demain.

«Certes, chaque intervenant se lance à part dans des projets entrant dans le cadre de ses attributions, mais le PATDO nous impose désormais la mise en synergie de tous les efforts et une approche de mise en convergence des potentialités existantes», souligne Mohamed Ali El Hilali, professionnel et président du CPT de Zagora. En fait, le PATDO prévoit des mesures efficientes visant le développement et la consolidation de l’activité touristique dans ces milieux à haut potentiel. Certains observateurs signalent que les retards en matière d’exécution sont attribués à l’absence d’une partie qui chapeaute le projet. Aux termes des deux conventions, la gestion du PAT sera assurée par l’association du Pays d’accueil touristique. Mais celle-ci ne sera constituée que dans un délai de 24 mois à compter de la date de signature des deux conventions (début avril 2008). Quant à la coordination de la mise en place du PAT, elle sera assurée au niveau central par la direction des aménagements et des investissements du ministère du Tourisme et au niveau local, par la délégation provinciale du tourisme. Les gouverneurs des deux provinces auront le droit de créer des comités de suivi et de pilotage afin de pouvoir s’enquérir en permanence de l’état d’avancement des travaux sur le terrain.

Pour les trois provinces, la diversification du produit et les programmes d’animation touristiques sont à même d’encourager le prolongement du séjour des touristes et dépasser la moyenne de deux jours et en faire une destination de séjour. Un espoir qui attend encore sa traduction dans les faits. Plusieurs acteurs et départements sont concernés. Outre le département de Mohamed Boussaid, il y a le secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement, les collectivités locales et conseils provinciaux de tourisme (CPT) et le Haut commissariat aux eaux et forêts. La question touristique reste, en effet, une affaire de tous les départements et de tous les acteurs locaux et centraux. Si, à Zagora, les professionnels appellent à la mise en fonction de la plateforme aéroportuaire inaugurée par le Souverain fin 2007, à travailler davantage sur les zones présahariennes et à réhabiliter les édifices à forte portée architecturale, ceux d’Errachidia ne veulent pour l’instant que la préservation des oasis d’une disparition présentée souvent comme incontournable. La fonction de valorisation sera assurée par la Maison du PATDO qui sera basée à Erfoud. Quant aux acteurs locaux d’Ouarzazate, dont les actions sont budgétisées à hauteur de 40 millions de DH, ils misent sur les thématiques en relation avec les zones montagneuses et les vallées. La vallée de Dadès et le mont M’goun ainsi que le lac Mansour Addahbi, qui servent de destinations pour les opérations de trekking et de sports nautiques, attirent une catégorie de clientèle particulière. Dans cette dynamique, le CPT a initié une opération de communication à travers la mise en service d’un site Internet et la publication d’un guide touristique.

Démarche pays pour les oasis du Tafilalet

Revivifier les espaces oasiens est possible. Plusieurs parties en sont convaincues. Pour l’instant, les interventions intégrées sont une recette viable. Parmi les oasis qui sont le champ d’intervention de ce genre d’actions, il y a les espaces oasiens dans la région du Tafilalet.

Le programme mis en œuvre dans la région est baptisé Projet Oasis Tafilalet (POT). Les actions engagées dans ce cadre ont un seul objectif: contribuer à la réhabilitation et au développement de ces endroits fragiles. D’autant plus que les oasis de cette région revêtent un intérêt régional, national et international.

Le Programme de lutte contre la désertification et contre la pauvreté par la sauvegarde et la valorisation des oasis s’attaque aux multiples composantes économiques, sociales et culturelles de la région. Il repose sur une démarche territoriale, baptisée «Démarche pays». Il s’agit de valoriser le potentiel naturel, de promouvoir le patrimoine culturel et artistique et de dénicher les sites à même de constituer des lieux d’attractivité touristique.

Ce programme, qui suit une approche concertée et participative impliquant l’ensemble des départements concernés, est initié pour un coût de 4,35 millions de dollars cofinancé par le département en charge de l’Aménagement du territoire. Outre ses propres actions, le POT accompagne et soutient les actions/projets déjà engagés au niveau de la région par les départements du tourisme (PATDO) et de l’Agriculture…

Il s’agit du plan d’action élaboré par le ministère du Tourisme pour le développement du tourisme rural dans les oasis et les zones présahariennes à travers la réalisation du projet Pays d’accueil touristique désert et oasis (Patdo).

Il s’agit aussi des actions de développement agricole et rural dans les oasis du Tafilalet mises en œuvre par le département de l’Agriculture. Pour ce qui est de la démarche suivie dans ce cadre, les responsables ont opté pour la «Démarche pays» ou le «Projet de territoire».

Pour expliquer les bienfaits de cette stratégie, des représentants du Conseil général de l’Hérault (France) ont présenté récemment ses axes. Dans cette région de France, la démarche a favorisé la création d’un ensemble d’activités économiques et sociales, basées sur la valorisation des énergies et richesses du pays.

Source : L'Economiste
30/10/2008

 

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