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Une seconde vie pour les ksours de Tafilalet |
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Phénomène architectural caractérisant les régions sud du Maroc, les ksours symbolisent l'authenticité de la civilisation et l'histoire de ces régions.
Pour préserver le cachet historique de ces habitations et sauver ce patrimoine, Al Omrane Meknès lance un ambitieux programme de réhabilitation et restauration des ksours de la région Meknès-Tafilalet se trouvant dans un état de délabrement avancé. «La réussite de ce programme interpelle la société à considérer tous les aspects à caractère socio-culturel et économique pour une meilleure adaptation de son intervention.
Nous avons à ce titre, engagé une étude avec le centre Tarik Ibn Ziad pour la constitution d'une base de données des ksours de la région et de procéder à une programmation d'intervention basée sur les résultats de cette étude», indique Abdelatif Tlemçani, directeur général d'Al Omrane Meknès.
Ainsi, un investissement de 53,983 millions de dirhams a été consacré en 2007 à la restauration et à la restructuration de plusieurs ksours de la province, à savoir Amejouj, Ait Bamouha, Anegbi, Oulitguir, Targa, Goulmima, Abou Aam, Jrana et Maadid.
A fin 2007, quatre ksours, abritant 316 ménages, ont été réhabilités à Errachidia, Erfoud et Rissani avec un budget de 20,5 millions DH. En 2008, une enveloppe de 30,99 millions DH est consacrée à la réhabilitation de sept ksours abritant 2230 ménages à Errachidia, Goulmima, Rissani et Erfoud.
L'année 2008 verra également le lancement des opérations de réhabilitation au profit de 4 ksours comprenant 1069 ménages à Errachidia et Midelt pour la bagatelle de 27,77 MDH. Al Omrane annonce aussi que 5 ksours réunissant 2300 ménages sont en cours d'identification à Errachidia.
Il s'agit pour la société de sauver ce patrimoine architectural historique, permettre l'amélioration du cadre de vie des populations résidentes dans ces ksours et redonner à ces édifices leur lustre d'antan.
A ce titre, le programme prévoit de conforter les bâtisses détériorées, de réaménager les anciens locaux collectifs pour recevoir des services sociaux et culturels (hammam, jardin et bibliothèques…) et d'équiper les ksours en réseau d'eau potable, d'assainissement et de dallage des ruelles.
«Pour assurer l'accompagnement social avec les partenaires sociaux, nous sommes en cours d'instauration d'un partenariat avec l'AMAID l'association marocaine d'appui aux initiatives de développement et le centre Tarik Ibn Ziad pour la sensibilisation de la population en vue de les impliquer dans le programme de réhabilitation », indique-t-on à Al Omrane Meknès.
L'ambition affichée de la société est de pouvoir réhabiliter un nombre élevé de ksours de la région notamment de la province d'Errachidia qui en totalise, à elle seule près, de 340 encore habités par la population. L'étude concernant les ksours menacés de disparition révèle, par ailleurs, que leur plus grande concentration se trouve dans le cercle de Rissani où on dénombre près de 116.
Goulmima vient en deuxième position avec 76 ksours, suivi d'Erfoud, Rich et Errachidia avec respectivement 65, 44 et 38.
Ces édifices chargés d'histoire ont subi une dégradation sérieuse, liée notamment aux mutations de la structure démographique, à l'immigration de la population vers les centres urbains et aux bouleversements des réseaux économiques traditionnels. Les associations locales appellent à la multiplication de ce type d'initiative pour la sauvegarde de ce patrimoine, qui, en plus de sa valeur historique, peut jouer un grand rôle dans le développement du tourisme à Tafilalet.
Plus de 50 MDH
Le Programme de réhabilitation des ksours a débuté dans les années 90 pour un projet pilote «Réhabilitation du Ksar El fida TR1 à Rissani», en partenariat avec la province d'Errachidia.
En 1999, il y a eu l'inauguration de deux autres projets: réhabilitation du Ksar Targa à Errachidia et Ksar Moulay Abdelkrim à Rissani avec une enveloppe budgétaire de 13 MDH.
Et depuis, plusieurs Ksours ont été réhabilités ou en cours de réhabilitation et l'enveloppe budgétaire consacrée à ce projet s'est élevée à plus de 50 M DH au profit de 2500 bénéficiaires.
Source : Rachida Bami | LE MATIN |
| 15/05/2008 |
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